Dans Spectre des temps présents de Maxime N’Debeka, chaque mot de ce recueil fait écho en même temps au passé et au présent… Les ressources naturelles ont été mises à la disposition de l’homme par Dieu le créateur pour vivre heureux et vaincre les ténèbres de la misère, de la maladie, de l’exploitation de l’homme par l’homme. Autant de richesses en Afrique ou ailleurs qui contrastent pourtant avec le lit de la désolation actuelle. Et même la gesta du sexe ne parvient à apporter le bonheur. Diantre !
Comment comprendre ce qui se passe dans nos pays ? Maxime N’Debeka se le demande. Ce sont des environnements où une grappe de nantis suspects vit déjà demain aujourd’hui, et où l’immense populace se voit interdire un demain dès aujourd’hui. S’adressant directement au cœur et à la raison du lecteur, ces pages-miroir sont d’une telle intensité que quelques mots en langue kikongo-lari n’ont pas pu être traduits en français.
Le rédacteur nous les livre donc sortis comme tels de sa forge intérieure. Cela, certainement pour donner plus de force au poème. Car pour lui, cette énergie vient davantage de la qualité du silence du poème. Ce dernier est fait de silence, bien plus que de mots. Et N’Debeka dirait avec Arthur Adamov : « Poète, c’est celui qui se sert des mots moins pour dévoiler leur sens immédiat que pour les contraindre à livrer ce que cache leur silence. »
Ces lignes mettent aussi en relief la crainte d’un suicide collectif par lequel les hommes légueraient le chaos aux générations futures, alors que les « guides imposés », eux, sont préoccupés par leur « moi » et prétendent être aimés du peuple par ce qui est pourtant « un amour-là bien tenu en laisse ».
A juste titre, au moment où le monde est agité par toutes sortes de drames et de bouleversements, le poète estime qu’une réaction de la création s’impose afin que le bonheur promis devienne une réalité. Sans quoi, les années à venir condamneraient définitivement l’homme à la damnation au milieu d’innombrables ressources pourtant disponibles pour tous.
« Spectre des temps présents », poésie, de Maxime N’Debeka
Éditions Cana, 70 pages, 12 euros.
¿CÓMO CITAR ESTE ARTÍCULO? http://revistamito.com/maxime-ndebeka-a-publie-spectre-des-temps-presents/ : « Maxime N’Debeka a publié « Spectre des temps présents ». Publicado el 15 de junio de 2016 en Mito | Revista Cultural, nº.34 – URL: |
Sin comentarios