Henri Djombo reste fidèle à son style d’écriture à suspense en installant son roman « La Traversée » au cœur d’un voyage périlleux. Polo, le personnage principal, a d’abord assisté au déclenchement de la guerre née d’une rébellion du commandant Akio et de sa tentative de coup d’état contre le maréchal et président du Boniko. Par la suite, se sentant en danger, Polo décide de se réfugier au Binango, un pays voisin, en compagnie de son épouse Yakie. Ils doivent pour cela traverser le fleuve qui sépare les deux états.
L’exil débute plutôt bien pour Polo qui gagne sa vie en faisant des affaires avec Marioli, un Italien. Un jour, Polo est victime d’un vol de plusieurs tonnes de café. Arrivé dans les locaux de la Police pour déposer plainte, il tombe dans un véritable traquenard et il est fait prisonnier sous prétexte que sa vie serait en danger, une fois sorti.
Il n’y a pas au monde de pays saint.
Polo est pris au piège et son existence vole en éclats, à l’instar du personnage d’Artur interprété par Yves Montand dans « L’aveu », film historique réalisé par Costa Gavras en 1970. Cependant, contrairement à Artur et malgré les sévices, Polo refuse catégoriquement d’avouer des faits qu’il n’a pas commis et, même incarcéré, il ignore réellement la raison de son malheur. De plus, il ne peut informer Yakie de cette situation.
D’un lieu de détention à un autre, Polo vit une véritable descente aux enfers. Humilié, torturé, accusé à tort, oublié au milieu de cette torture physique et morale, et même face à la mort, cet homme se bat au quotidien pour assurer sa survie. L’auteur montre ici toute l’étendue de son talent, un auteur d’intrigues parvenant à les concilier avec une observation méticuleuse de la progression du monde et des actes commis par le commun des mortels.
Le dernier rempart de l’éthique sociale est ébranlé.
Il est important de souligner que les interpellations du lecteur dues à la corruption, à la disparition de l’éthique sociale, aux causes du refus de l’alternance politique, à la propagation du mal sont présentes sans oublier celles liées à l’amour. Auteur de textes fustigeant l’aliénation humaine, Henri Djombo confirme, avec ce roman, sa place parmi ceux qui décrivent bien le drame et l’amour.
« La Traversée », d’Henri Djombo, roman, éditions Hémar, 215 pages.
¿CÓMO CITAR ESTE ARTÍCULO? http://revistamito.com/flash-back-sur-lintrigue-la-traversee-dhenri-djombo/ : « Flash-back sur l’intrigue « La Traversée » d’Henri Djombo ». Publicado el 7 de octubre de 2016 en Mito | Revista Cultural, nº.38 – URL: |
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